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Solennité de l’Ascension du Seigneur

Jeudi 18 Mai 2023

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Mes bien chers frères et sœurs,

Mes très chers fils,

Deux hommes, revêtus de blanc, s’adressent aux disciples dont les yeux sont fixés vers le haut : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

Oui, c’est un fait, l’Ascension du Seigneur Jésus tourne nos regards vers le ciel, lieu de notre espérance, et nous soupirons après le jour où nous suivrons le Seigneur notre chef, après le jour où serons réunis à lui. Car alors, le corps mystique du Christ sera tout entier dans la gloire. Le Christ a ouvert l’accès du sanctuaire céleste, et nos regards demeurent tournés là où nous voulons le suivre.

Mais écoutons bien à nouveau la parole des Anges : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Les Anges ne soulignent pas pour le moment que nous suivrons le Seigneur. Certes, nous le suivrons avec joie, mais pour le moment, les Anges appuient surtout sur le fait qu’il viendra. Au fond, ces personnages célestes nous enseignent pour l’instant à attendre Dieu, à attendre notre cher Seigneur. Le message que Dieu veut nous adresser par leur biais est un message d’attente, d’attente laborieuse, sereine et joyeuse.

Nous attendons trois venues du Christ : nous attendons qu’il descende sur terre à la fin du monde, bien sûr, et nous l’attendons aussi à la fin de chacune de nos vies, mais nous l’attendons encore au cœur de nos journées. Ces trois attentes qui suivent l’Ascension rejoignent au fond la triple attente de la période liturgique de l’Avent.

Le Catéchisme de l’Église catholique souligne que :

Depuis l’Ascension, l’avènement du Christ dans la gloire est imminent même s’il ne nous « appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa seule autorité ». Cet avènement eschatologique peut s’accomplir à tout moment même s’il est « retenu », lui et l’épreuve finale qui le précédera1.

Et saint Paul vi reprend dans sa Profession de foi ce que les chrétiens ont toujours professé :

Jésus est ressuscité le troisième jour, nous élevant par sa résurrection à ce partage de la vie divine qu’est la vie de la grâce. Il est monté au ciel et il viendra de nouveau, en gloire cette fois, pour juger les vivants et les morts : chacun selon ses mérites — ceux qui ont répondu à l’amour et à la pitié de Dieu allant à la vie éternelle, ceux qui les ont refusés jusqu’au bout allant au feu qui ne s’éteint pas. Et son règne n’aura pas de fin.

Nous attendons donc ce retour final qui amènera l’achèvement du salut et la perfection de notre union à Dieu. Les saints attendent ce jour sans frayeur, mais au contraire avec impatience.

Mais chaque homme doit se préparer à une venue personnelle de Jésus. Il descendra pour chacun de nous, individuellement, pour cueillir notre âme au jour où il lui plaira. Nous approchons chaque jour de cette rencontre finale et personnelle. Nous espérons fermement que cette rencontre sera définitive, que nous ne serons plus jamais séparés, si Jésus nous trouve vivants de la vertu théologale de charité. Car alors, à cette heure de la mort que redoutent tant les impies, le Seigneur descendra nous chercher avec une grande douceur, une grande bonté, un grand amour. Que notre cœur soit donc en fête, et chaque jour davantage, à mesure que s’approche ce jour béni.

Enfin, il a été chanté dans l’Évangile que certes le Seigneur a été élevé au Ciel — assumptus in cœlum, mais aussi qu’il demeure tout de même au milieu de ses disciples puisque, lorsque ceux-ci se répandent partout pour prêcher, le Seigneur œuvre avec eux — Domino cooperante. Oui, le Seigneur demeure avec eux, avec nous.

Jésus vient nous visiter chaque jour. Chaque matin préparons-nous à le rencontrer, au détour d’une porte, dans le fil de la journée. Et chaque soir, demandons-nous : « Au détour de quelle porte ai-je croisé mon Seigneur ? »

Il descend sur l’autel à chaque Messe ; il descend doucement dans nos cœurs, à chaque communion. Il descend avec la même douceur et la même bénédiction qui enveloppèrent son départ.

Saint Jean a achevé son Apocalypse sur ce thème de l’attente du retour du Seigneur. « L’Esprit et l’[Église-]Épouse disent : « Viens ! » […] Et [Jésus] déclare : « Oui, je viens sans tarder. » — Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! »

Que notre attende de Celui-qui-vient soit une participation à l’attente de la Vierge Marie avant Noël et, plus tard, après l’Ascension.

Amen, Alléluia !

1CEC 673 ; cf. Ac 1, 7 et 2 Th 2, 3-12.