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6e dimanche de Carême
Dimanche des rameaux

Dimanche 24 mars 2024

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Mes bien chers frères et sœurs,

Mes très chers fils,

Nous avons entendu deux cris ce matin. D’abord le « pieux hosanna » chanté avec beauté par les enfants des hébreux à la gloire, à la louange et en l’honneur du Roi Christ Rédempteur. Les vêtements chamarrés et les rameaux ont jonché le parcours et décoré les façades. La couleur liturgique était d’un rouge chaleureux, sur lequel le vert printanier des rameaux ressortait avec vivacité. Oui, le bon peuple a reconnu celui qui vient lui apporter le salut.

Mais « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » dit saint Paul. Le Rédempteur n’achèvera sa mission qu’en donnant sa vie. C’est pourquoi il laisse le complot des sournois progresser dans l’ombre. En cinq jours, ces hommes de haine qui ne veulent pas avoir à réformer leur conduite, vont travailler la foule pour mettre de leur côté la force du nombre et réclamer la mort de Jésus.

Le second cri de ce matin résonne alors à nos oreilles : « Qu’il soit crucifié ! » Et quand Pilate cherchera à raisonner la foule hurlante, quand il demandera : « Quel mal a-t-il donc fait ? », cette même foule prouvera le non-sens de sa vocifération en refusant de donner de motif : « Qu’il soit crucifié ! »

Dans la semaine qui s’ouvre, nous aurons l’occasion d’entendre ou de lire à nouveau cet épisode. Reconnaissons alors que nous faisons bien souvent partie du nombre de ceux qui condamnent Jésus. À chacun de nos péchés, nous refusons implicitement son règne sur notre vie. Nous refusons la douceur de ce Messie qui nous apporte une loi de paix et d’amour. Nous refusons l’aimable et modeste effort qui consisterait à nous laisser façonner par l’Esprit du Seigneur. Nous préférons le chemin de l’apparente facilité, nous voulons que Jésus s’éloigne de nous, nous le condamnons.

Chers frères et sœurs, chers fils, oui, nous tombons dans cette triste attitude, et nous rejoignons saint Pierre dans son lâche reniement. Mais là, dans notre triste condition, saisissons la main de Pierre, gardons-la bien fermement, et demandons-lui de nous enseigner cette vertu de pénitence qu’il a si bien mise en pratique. Et cette semaine, pleurons avec lui, jeûnons avec zèle, prions, et offrons notre faiblesse au Seigneur. Et nous verrons, par la consolation que sait nous apporter la Vierge Marie que la pénitence est source d’une joie très profonde : la joie d’avoir reconnu la vérité de notre misère et d’avoir reçu la miséricorde de Dieu.

Amen.